Ceci est le cri du cœur d'un citoyen que nous avons reçu à notre rédaction. Et que nous partageons avec les internautes tant il interpelle sur la cruciale question des plateaux techniques dans les centres de santé décentralisés.
Les politiques nous disent que tout va bien, que le pays avance, je veux bien y croire mais hélas ! Les réalités sont têtues. J'ai un jeune frère qui est entre les griffes de la maladie et qui doit impérativement subir un scanner. On est obligé de le transporter par ambulance cette nuit de Banfora vers Ouaga, 450km de route (un parcours du combattant quand on sait à quoi ressemble cette route) par ambulance pour subir un simple scanner.
Tout simplement parce que cela fait un bon moment que le scanner de Bobo-Dioulasso (85km de Banfora) est en panne.
Les questions s'entrechoquent dans ma tête, combien peut bien coûter un scanner ? Combien peut bien coûter la réparation d'un scanner ? Qu'est-ce que cela peut représenter pour un pays comme le Burkina ?
Je ne sais pas combien peut coûter un scanner, mais à supposer que ce appareil coûte un milliard de nos francs, qu'est-ce que représentent 13 milliards de francs CFA pour l'Etat burkinabè pour équiper chaque région du pays ? Je dirai que c'est une broutille au regard du service qui sera rendu aux populations.
Pourquoi tout concentrer à Ouaga comme si les frontières du pays se confondaient à celle de Ouaga ? La santé et l'éducation sont les seuls remèdes dont nos populations ont besoin pour un début de bien-être. C'est souvent dans ce genre de situation qu'on réalise vraiment que l'émergence pour nous est comme l'horizon, une ligne imaginaire qui semble toucher le ciel, presque inaccessible.
Salifou OUEDRAOGO