Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao s'est rendu sur le chantier du barrage de Samendéni, le lundi 29 avril 2013. Le moins qu'on puisse dire, est qu'il veut donner un coup d'accélérateur aux travaux par un suivi permanent.
Après une première visite du chantier le 16 juillet 2011, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao s'attendait probablement à voir les travaux de construction du barrage bien plus avancés qu'il ne l'a constaté. Au regard du temps écoulé et de la date de mise en eau du barrage prévue pour juin 2014, le chef de l'Exécutif burkinabè a des raisons d'être inquiet. En effet, le taux d'exécution du barrage est de 40 %, celui de la composante environnementale et sociale de 60 %. Sur les 2 900 mètres de longueur de digue, 1 300 mètres sont réalisés.
Le déboisement du lit du barrage (12 000 hectares) a débuté le 25 février 2013. C'est pourquoi, le chef du gouvernement, pendant l'entretien qu'il a eu avec les différents acteurs au cours de la visite, n'est pas allé avec le dos de la cuillère. Il leur a exprimé, clairement, l'attachement ferme du gouvernement à voir le projet exécuté dans les meilleurs délais. D'où son instruction à lui fournir chaque mois, un rapport sur l'avancée des travaux. Il a conseillé de travailler àétablir un climat social apaisé sur le chantier. Mais le représentant du groupement d'entreprises, Georges Fadoul n'est pas aussi inquiet que le Premier ministre. Lui est plutôt rassurant. Le délai sera respecté. Des lampadaires ont même été installés pour permettre de travailler la nuit et accélérer ainsi la cadence. Il comprend l'impatience du gouvernement et des populations, mais fait remarquer que ce n'est qu'en octobre 2011 que la dernière modification a été approuvée. S'agissant du climat social, avec le recrutement d'un nouveau chef de service en février dernier, il y aurait une meilleure écoute entre la direction et le personnel. Pour le coordonnateur du Programme de développement intégré de la vallée de Samendéni (PDIS), Tamoussi Bonzi, ce type d'ouvrage nécessite souvent un réajustement régulier du calendrier.
Parce que la géologie du sol qu'on découvre diffère généralement des extrapolations faites à partir des études préliminaires. Cette pratique a même fait économiser près d'un milliard de F CFA au projet, par déplacement de l'évacuateur de crues du centre vers un bout du barrage. Les matériaux excavés à cet endroit sont utilisés pour la construction de la digue. Et le déplacement de l'évacuateur à cet endroit précis a permis de faire d'importantes économies de béton.
L'un des temps forts de la visite du Premier ministre aura été la rencontre, sur le site d'accueil de Soungalodaga 3, avec les populations affectées par le barrage. 655 ménages (soit 5 200 personnes) doivent être recasés sur ce site de 99 hectares. 526 ménages sont en cours d'installation sur des parcelles de 600 m2. Le site compte également une école de six classes, un Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) et cinq forages. Tout comme Soungalodaga 3, les 9 autres sites identifiés pour accueillir l'ensemble des 4 603 ménages seront dotés d'équipements sociaux de base. Le Premier ministre leur a exprimé la solidarité du gouvernement et de la Nation. A l'occasion, il a remis 25 tonnes de vivres et 1 000 moustiquaires. Au total, ces populations déplacées recevront, en plusieurs phases, 341 tonnes de vivres et 10 000 moustiquaires imprégnées.
Aly KONATE alykonat@yahoo.fr
L'Express du Faso