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Gare ferroviaire de Bobo-Dioulasso : Le train circule, les commerçantes transpirent

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La reprise des activités à la gare routière de Bobo-Dioulasso donne du souffle à l'économie de la ville et permet à des dizaines de femmes d'avoir de quoi subvenir à leurs besoins. Mais dans des conditions pas toujours très enviables.

Les mauvais jours sont derrière. L'arrêt du train (de mars à juin 2011) pour cause de crise politique en Côte d'Ivoire avait affecté les vendeuses d'attièké (plat à base de manioc), d'ananas, d'avocat, de colas … Bref, des produits alimentaires importés de la Côte d'Ivoire. Mais depuis, elles sont de retour à la place Tiéfo Amoro, juste en face de la gare. Avec des fortunes diverses.

Pour Adélégué Assita, commerçante, encore élève en 2011, le train c'est ce qui lui permet de survivre. Enfant, elle a vu les revenus de sa mère chuter à cause de la crise ivoirienne. Plus tard, elle a dû reprendre l'activité de cette dernière en s'approvisionnant directement chez les importatrices de produits alimentaires en provenance de la Côte d'Ivoire. Elle propose à ses clients de l'ananas, de l'avocat, de l'attiéké… Pour elle, les difficultés se résument à des moments de méventes. Mais, son principal problème reste l'accessibilitéà la gare. Car à l'arrivée du train, les vigiles bloquent l'accès à des femmes et laissent la voie libre à d'autres. Ces dernières qui, selon Adélégué Assita, sont de connivence avec les vigiles ont donc le privilège de se servir en quantité et en qualité avant leurs concurrentes.

Contrairement à Adélégué Assita, la fin de la crise ivoirienne et le retour des autres commerçantes sur la place Tiéfo Amoro est plutôt mal vécu par sa voisine. Du temps fort de la crise ivoirienne et surtout à l'arrêt du train, Madame Ouédraogo faisait partie des opportunistes. Parmi les rares commerçantes de Bobo-Dioulasso àêtre approvisionnées par des transporteurs routiers, elle faisait des bénéfices de l'ordre de 200 à 300%. Rien à voir donc avec ce qu'elle gagne aujourd'hui. Néanmoins, elle dit avoir de quoi satisfaire ses besoins en vendant jour et nuit en face de la place Tiéfo Amoro.

Le calvaire des importatrices

Fatou Konaté est burkinabè. Depuis des années, elle importe des produits alimentaires de Côte d'Ivoire. Au plus fort de la crise ivoirienne, son activité tournait donc au ralenti. Avec la reprise, ces activités ont repris de plus belle mais non sans difficulté. « La route du train est minée par des difficultés » nous confie-t-elle. D'abord, à l'embarquement en Côte d'Ivoire ; il faut se battre comme une chienne pour monter ses marchandises dans le train. Une fois dans le train, elle dit souffrir des innombrables demandes d'argent de la part de la douane et des contrôleurs. Une fois à Bobo, la bonne dame dit prier pour ne pas avoir des pertes de marchandises. Car, même avec les reçus des frais de transports en main, la Sitarail ne se préoccupe pas des cas de pertes de marchandises selon elle.

Ivoirienne, Djatou Cissé, n'a pas eu la chance de son ami burkinabè. Au temps fort de la crise ivoirienne, elle est restée terrée chez elle à Abidjan avec pour principale préoccupation la lutte pour sa survie. Aujourd'hui, elle éprouve autant voire plus de difficulté que sa camarade de route Fatou Konaté.

Ousséni Bancé

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