Les travailleurs de la santé humaine et animale du Burkina, regroupés autour de leur syndicat, le ‘'Synthsa'', sont donc parvenus au terme d'un long face-à-face, à faire reculer le gouvernement au sujet du licenciement d'un agent de santé (de Séguénéga) pour « faute lourde ».
En effet, après avoir dans un premier temps martelé sur tous les toits qu'il ne reviendrait pas sur sa décision, le chef du gouvernement a finalement adopté un profil bas et revu sa copie.
Mais comme il fallait s'y attendre, l'affaire est exploitée par d'autres groupes sociaux qui entendent eux aussi obtenir la satisfaction de leurs revendications corporatistes hic et nunc. A ce jeu, le gouvernement peut-il encore espérer un apaisement du front social ? Pas évident.
Deux poids deux mesures
Comme s'ils n'attendaient que cela, les étudiants de l'université de Koudougou qui exigent toujours la réintégration de leurs camarades exclus pour cause de violence, sont immédiatement montés au filet. Pour eux, les autorités n'ont plus d'excuse et encore moins d'arguments valables pour ne pas faire droit à leur exigence.
Ils sont soutenus dans leur mouvement d'humeur par une partie de l'opinion nationale. Les syndicats étudiants exigent à ce que leur plate-forme revendicative (actualisée avec les derniers évènements à l'université de Ouagadougou) soit revue et prise en compte.
Prise en otage des examens scolaires ?
Du reste les étudiants ne sont pas les seuls puisque les enseignants sont également de la partie. Qui, à la veille du 1er mai, font monter la pression. Iront-ils jusqu'à prendre en otage l'organisation des examens scolaires comme cela se susurre ?
Dans les rangs certains se disent très ‘'chauds'' et déterminés à en découdre. Pour cela, ils semblent prêts à aller au bout de leur logique. A présent que, disent-ils, ils ont la certitude que le gouvernement ne comprend qu'un seul langage : celui de « la force ».
Juvénal Somé
Lefaso.net