Le pari de la tenue d'une 5e édition des semaines sociales de l'Eglise catholique du Burkina a été relevé par la commission épiscopale « Justice et paix ». Du 8 au 12 avril 2013 au Centre national cardinal Paul-Zoungrana à Ouagadougou, la commission a réunit près de 150 membres, venus de divers horizons pour réfléchir sur la doctrine sociale de l'Eglise. Mme Julie Nignan/Somda, ministre burkinabè des droits humains et de la promotion civique a coparrainé l'événement.
Des représentants des différents diocèses de la Conférence épiscopale Burkina-Niger et d'ailleurs, se sont réunis sous l'égide de la commission épiscopale « Justice et paix » du Burkina Faso que préside Mgr Thomas Kaboré, évêque de Kaya. Le thème de cette 5e édition était « L'éthique des droits de l'homme et du développement au Burkina Faso : bilan et perspectives à la lumière de la doctrine sociale de l'Eglise ».Les semaines sociales de l'Eglise catholique, a rappelé Mgr Thomas Kaboré, sont un cadre de formation et d'éducation civique laïques, mais aussi, un cadre de renforcement de la foi des fidèles catholiques. Pour le président de la commission "Justice et paix" de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, il est essentiel que l'Eglise puisse effectuer périodiquement, un arrêt pour faire le bilan des questions de justice et de paix au Burkina Faso et proposer des perspectives. Commencées en 2005, ces rencontres sont devenues une institution et chaque édition est une occasion de rencontre, de réflexion et d'échange sur la pensée sociale de l'Eglise.
Six thèmes, en lien avec la doctrine sociale de l'Eglise, ont été développés au cours des entretiens, par d'éminents conférenciers, tels Mme Julie Nignan/Somda, qui a développé« La politique des droits de l'homme au Burkina Faso : place de l'éthique », l'abbé Jean-Baptiste Sanou a lui, décortiqué la « doctrine sociale de l'Eglise et droits de l'homme : convergences et divergences », le Pr Augustin Loada du CGD, a revisité« Les droits de l'homme : de 1948 à nos jours : bilan et perspectives » et Mme Marguerite A. Peeters, spécialiste mondial en genre, a développé« Politique nationale genre au Burkina : commentaire, sous l'éclairage de la doctrine sociale de l'Eglise »… Des recommandations issues du colloque, les participants ont retenu entre autres « la diffusion des convergences et des divergences entre le doctrine sociale de l'Eglise et les droits humains », « la tenue d'assises nationales du genre et des droits émergents, ainsi qu'une journée d'échanges entre les femmes chrétiennes et musulmanes sur les questions liées au genre » et « la relecture de la Prospective Burkina 2025 », en prenant en compte « les questions d'éthique dans les accords et conventions internationales ». Il a fallu cette conférence, pour que les gens se rendent compte que derrière les termes de « droits émergents », il y a en réalité, une menace permanente sur notre culture, notre foi et aussi, sur notre morale a estimé Mgr Thomas Kaboré, pour qui « il y a une idéologie dont la stratégie est de détruire et de déconstruire nos cultures ». Avec les autres religions, poursuit-il, « il faut dialoguer pour mieux vivre ensemble, se connaître, travailler ensemble, pour construire la société au lieu de la laisser se déconstruire. A la conférence du Caire, le Vatican et l'Arabie Saoudite étaient des alliés contre les nouvelles conceptions de la famille, parce que laisser détruire la famille, c'est laisser nous détruire nous-même ».
Mgr Munono, représentant le président du conseil pontifical « Justice et paix » de Rome, a exhorté l'Eglise-Famille au Burkina Faso à ne pas laisser « bafouer la famille africaine sur ses propres terres…» Il s'agit pour lui, de combler l'écart entre la lettre et l'esprit des droits humains en Afrique. « Le mariage pour tous » serait une aberration, un sabotage de l'œuvre de Dieu qui nous a créé homme et femme.
L'occasion de ce parrainage a été saisie par la ministre des droits humains et de la promotion civique, Julie Nignan/Somda pour saluer « la contribution énorme de l'Eglise catholique au Burkina à l'édification d'une société de droit ». Selon la ministre, elle « est reconnue pour son combat contre les injustices sociales et pour la promotion des droits humains et la dignité de la personne humaine ». L'Eglise a été la première institution à lutter contre les diverses formes de violences faites aux femmes comme les mariages forcés, l'excision, la non scolarisation des filles. Mme Nignan née Somda est convaincue « que les recommandations formulées vont aider à la mise en œuvre de la politique générale des droits humains et de la promotion civique au Burkina Faso ».
Thomas Dakin POUYA pouyemtiim@yahoo.fr
Audé Pierre SOUGUE (Stagiaire)
Sidwaya