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Autant le dire… : La prochaine fois, moi je serai sur le dôme de Kossyam

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Ainsi, au nom de la paix sociale, du dialogue et de la santé pour tous au Burkina Faso, le gouvernement a plié l'échine devant le Syndicat nationale des travailleurs de la santé humaine et animale (Syntsha).

Alors que le Premier ministre lui-même avait indiqué, devant la représentation nationale, donc le peuple burkinabè entier, qu'il n'était pas question de revenir sur une telle décision. Et on avait dit : l'autorité a parlé. Puis, volte-face. Le gouvernement, face à la pression du Syntha revient sur sa décision. A dire donc que le Syntsha est trop fort.

Désormais, il va falloir lui remettre le ministère de la Santé. Seulement, ce qui choque, si on doit être choqué, c'est cette pauvre dame, avec son bébé dans le ventre, qui a perdu la vie en voulant la donner. Alors que sans doute elle aurait survécu si… Bref, faisons son deuil, les larmes aux yeux. Kaboré Naguebzanga lui, retrouve son boulot, grâce à la solidarité de ses pairs de la santé. A Séguénéga ? Avis aux autres Syndicats : la lutte paie, elle paie très fort quand on sait où taper et comment le faire. Au gouvernement : il est facile de rengainer. Mais, le plus dure est derrière. Qu'en sera-t-il si un gendarme, un militaire ou un policier dans l'exercice de ses fonctions fauche un citoyen et que celui-ci trouve la mort ? Qu'en sera-t-il si, pour un bidon d'huile, un petit sac de haricot et de riz thaïlandais ou japonais vieux de dix ans, un « enseignant de brousse », reconnu coupable est licencié et que son syndicat demande sa réintégration ? Comme on peut bien le comprendre, une fois de plus, le gouvernement vient de perdre ses gouilles. Ouvrant ainsi la porte, comme ce fut le cas en 2011, à toutes sortes de revendications, aussi abusives les unes que les autres. Pour ce qui me concerne, la prochaine fois, quand ce sera mon tour, je me débrouillerai pour me retrouver sur le dôme du palais de Kossyam, avec un bidon d'huile et une pierre blanche à la main. De là, j'exigerai que Blaise Compaoré vienne pour qu'on parle. De là, je lui demanderai de me dire, maintenant et ici, s'il va faire réviser l'article 37 de la Constitution afin de se maintenir au pouvoir ou non. S'il dit oui, je m'immolerai. S'il dit non, je m'immolerai également. Parce que, on a tout compris. Y a rien en face, y a maïs, comme disent nos frères de l'autre côté.

Peut-être que le gouvernement veut-il montréà l'opinion qu'il est plus conscient que le Syntsha de la nécessité de préserver la paix sociale, d'asseoir un dialogue social constructif et de garantir la santé, donc la vie à tous les Burkinabè. Ce qui peut paraître exact à travers une telle décision. Seulement, cette décision, si elle n'ouvre pas la porte à l'abus, ne lui (le gouvernement) permettra plus de jouer la carte de la fermeté devant quelque revendication que ce soit. En outre, nous avait-il donc menti quand il soutenait que l'anesthésiste Kaboré a refusé de soigner la dame en question ? L'enquête qu'elle brandissait était-elle fausse alors ? Ridicule, n'est-ce pas ?

Je serai le mari de cette dame morte, je déposerai une plainte en bonne et due forme, contre le gouvernement pour n'avoir pas mis en place un plateau technique suffisant pour sauver mon épouse. Ne serait-ce que pour la forme. Parce que, finalement, c'est de cela qu'il s'agit. Le gouvernement est donc responsable. Suffisamment responsable que tous les arguments dont il servait comme défense sont tombés à l'eau après sa décision. A moins qu'il ne vienne dans les prochains jours nous livrer une autre version.

Dabaoué Audrianne KANI

L'Express du Faso


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