Les acteurs miniers du Burkina n'entendent guère baisser la garde en matière de communication sur la question de l'exploitation des mines, surtout au moment où Le Faso vient d'accéder au statut, à la fois prestigieux et exigeant, de pays conforme à l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Ce samedi 20 avril 2013 à Ouaga, c'est le CAPES qui y est allé aussi de sa petite pierre avec une conférence publique sur la problématique de la contribution du secteur minier au développement du pays.
« Contribution du secteur minier au développement socioéconomique du Burkina Faso », tel est le thème de cette conférence publique animée par plusieurs communicateurs dont Dr Clément Ouédraogo du ministère des Mines et de l'Energie.
Pour l'occasion la salle de conférences du Centre national Paul Zoungrana a refusé du monde, tant les uns et les autres ont tenu à faire le déplacement pour savoir où va l'argent de l'or qui ne cesse de couler à flot dans les caisses des sociétés minières par centaines de milliards et dans les caisses de l'Etat par dizaines de milliards de francs CFA par an ( 127 milliards en 2011 et 189 milliards de francs en 2012).
L'Etat gagne 300 dollars sur l'once d'or vendu
Si l'opinion publique pense que l'exploitation des mines ne profite qu'aux compagnies minières, les miniers ne voient pas les choses de cette façon et ils tenaient apparemment à ce que tout le monde le sache.
Ainsi, il ressort de la présente conférence que sur l'once d'or vendu à 1 700 dollars sur le marché international, l'Etat s'en tire avec 300 dollars quand les investisseurs n'ont pas encore récupéré les fonds investis pour l'exploitation de la mine.
Dans cette phase, l'Etat perçoit environ 48% des bénéfices de l'exploitation et la société minière 52%. Mais, lorsque l'investisseur minier finit de récupérer ses fonds, la donne change en faveur de l'Etat à qui revient 70% des bénéfices de l'exploitation contre 30% pour la compagnie minière.
La communication est-elle passée chez tout le monde ?
Comme quoi, le sous-sol national, contrairement à ce que pensent les gens, n'est pas la vache à lait des compagnies minières qui disent s'acquitter de leurs obligations fiscales et contribuer au développement des communautés locales où elles sont implantées.
Reste maintenant à savoir si l'opération de communication suffira à convaincre les plus sceptiques de la contribution du secteur minier au développement du Burkina Faso, surtout que la croissance économique de 8%, enregistrés par le pays au cours de 2012 grâce notamment à l'exportation des produits miniers, a encore du mal à se traduire dans le panier de la ménagère.
Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net