Dans une discussion anodine comme on aime le faire quand l'occasion se présente, un ami de longue date, ressortissant de Bobo me dit : « tu vois, le président du Faso a de grandes ambitions pour cette ville de Bobo-Dioulasso et sa région. Il sait qu'après Ouagadougou, le développement du Burkina passera inéluctablement par Bobo.
. Mais, il a besoin de personnes sûres et capables d'impulser cette dynamique du développement à partir de Bobo même. Pour l'instant, c'est cela le problème ». Un petit temps de silence et je lui réponds : « mais, s'il le veut bien, il sait où trouver les gens pour le faire, non ? Ce n'est pas cela qui manque ». Puis on passe à autre chose. Finalement, je me suis dit que sans doute l'attelage mis en place actuellement par le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), est sans doute pour ce développement, cette concorde et cette cohésion sociale dont Bobo-Dioulasso et sa région ont besoin.
En mettant Soungalo Ouattara à la présidence de l'Assemblée nationale, Blaise Compoaré semble avoir enfin trouvé le joker dont il avait besoin pour mettre de l'ordre à partir de Bobo-Dioulasso et jeter véritablement les bases du décollage économique de cette ville. Et celui-ci semble, de son côté avoir compris le message de Kossyam. Seulement, il va falloir qu'il ait des hommes et des femmes capables, engagés et bien déterminés à aller au charbon. Pour l'instant, on peut dire qu'il a lui aussi trouvé son attelage. A la mairie de la commune de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou ne serait pas reconduit à son poste s'il n'avait pas donné son accord. C'est dire qu'à ce niveau, ce dernier va constituer la locomotive du développement communal. Il a déjàà son actif un mandat qui doit lui servir pour mieux orienter ses actions. A lui aussi de ne pas décevoir. On pourrait descendre dans les arrondissements pour dire que c'est toujours avec son accord que les maires actuels, tous issus de son parti le Congrès pour la démocratie et le progrès ont été portés à la présidence des conseils d'arrondissements. Car, si le développement est local, il se construira à la base. Et à ce niveau également, il fallait des hommes et des femmes qui inspirent confiance. On ose croire que les maires actuels sont de ceux-là.
Le développement local passe également par une harmonisation des politiques au niveau régional. Car, Bobo ne pourra se développer indépendamment des autres provinces (le Tuy et le Kénédougou) qui composent la région. En mettant Alfred Sanou à la présidence du Conseil régional, on semble vouloir rompre avec la continuité. Autrement dit, l'alternance à la tête du Conseil régional apparaît comme un désaveu des stratégies de développement amorcées depuis 2006 par Baba Traoré.
Alfred Sanou doit donc revoir la copie, rassembler les fils et filles de la région et travailler à asseoir une véritable politique de développement local durable. Patron des maires de la région, il doit pouvoir leur donner des orientations claires et précises découlant du programme politique du président du Faso et en phase avec les préoccupations et les besoins réels des populations de la région.
Ainsi donc, on peut dire, au risque de se tromper que l'attelage pour le développement de la région des Hauts-Bassins est enfin mis en place. Il reste à démarrer la machine. Ce qui est sûr, les premières actions de ces hommes et femmes sont très attendues, car il n'y aura pas de rounds d'observation. Les uns et les autres connaissent déjà les réalités de leur région. Dans tous les cas, ce n'est pas après avoir étéélu maire de commune ou d'arrondissement, président de Conseil régional qu'il faut réfléchir à ce qu'on va faire. Il n'y a pas de temps à perdre.
Dabaoué Audrianne KANI
L'Express du Faso