Le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) observe une grève générale de 96 heures depuis le mardi 2 avril à 0 heure, et ce jusqu'au vendredi 5 avril 2013 à 24 heures. Ceci pour protester contre le licenciement d'un agent de santé et l'affectation « arbitraire » d'un autre.
Après son sit-in du 14 au 29 mars 2013, de 7 heures à 10 heures, le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) durcit le ton par une grève de 96 heures du mardi 2 avril 2013 au vendredi 5 avril 2013. Ainsi, des agents de santé vont être absents de leur service pendant quatre jours sans discontinuité. Au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHUYO) tout comme au Centre pédiatrique Charles de Gaulle, des « mesures » ont été prises pour faire face à la situation. Au premier jour de la grève, le service des urgences médicales du CHUYO n'a pas manqué de personnel soignant. Des étudiants de l'Ecole nationale de santé publique (ENSP) et de l'Université de Ouagadougou, en majorité, étaient au chevet des malades. « Nous avons pris des dispositions, depuis que la grève a été annoncée, pour que les services puissent normalement fonctionner…», a rassuré le directeur général du CHUYO, Robert Sangaré.
La chirurgie, la difficulté
Pour lui, il y a un personnel contractuel qui assure le service. En outre, l'hôpital peut compter, a-t-il poursuivi, sur ses stagiaires et sur l'appui des médecins-militaires même s'il reconnait que des ralentissements ne peuvent pas manquer. C'est le cas, par exemple, a-t-il mentionné, du bloc opératoire où le travail se fait en équipes entre chirurgiens et anesthésistes. L'absence de l'une ou de l'autre, a-t-il indiqué, peut avoir un impact sur le programme de l'intervention.
Un tour du côté de la maternité a permis, en effet, de faire le constat. Des accompagnantes se lamentaient sur le sort de leur malade. Beaucoup n'ont pas reçu de soins depuis un moment. Mme Tiendrébéogo, drépanocytaire y est transférée depuis la veille mais attend toujours que l'on vienne s'occuper d'elle. Le DG du CHUYO, Robert Sangaré, a déclaré que le point de la journée va être fait afin que des mesures idoines soient prises. Du côté du Centre pédiatrique universitaire Charles de Gaulle, le service incombe présentement aux médecins en situation de spécialisation, au personnel paramédical et aux agents propres de l'hôpital, a indiqué le premier responsable, Malick Djébré. Ceux-ci ont été redéployés, a-t-il ajouté, afin que la continuité du service soit assurée. Pour lui, c'est également au bloc opératoire que les difficultés existent. « Pour notre cas, nous avons un modus vivendi qui fait qu'en cas d'urgence, nous pouvons faire appel à un médecin, fût-il en grève », a précisé M. Djébré. Pendant ce temps, à la bourse du travail, le SYNTSHA, par la voix de son secrétaire général, Raphaël Nanema, a appelé ses membres à relever le défi de la mobilisation à la hauteur de la « gravité» de la situation. Le syndicat dénonce, en effet, la révocation prononcée en Conseil des ministres du 6 mars 2013 de Nonguebzanga Kaboré au motif de « non-assistance »à une patiente et d'autre part par l'affectation de Aoué Gomgnimbou pour « nécessité de service ». Pour M. Nanéma, les motifs avancés par le gouvernement sont « faux » et visent à briser les grèves du syndicat.
Asdara SAWADOGO
Sidwaya