David Depoutot et Toussaint Bamouni, respectivement chef de projet et chef de projet adjoint de CIMBURKINA, ont animé ce mardi, 2 avril 2013 à Ouagadougou, une conférence de presse. Au menu des échanges avec les journalistes, l'état d'avancement du projet de construction de l'usine de ciment dans la zone industrielle de Kossodo.
Les choses, selon les conférenciers, avancent depuis la signature le 17 décembre 2012. « On n'a jamais chômé depuis », assure David Depoutot. La société sous-traitante, Sinoma, est déjàà pied d'œuvre sur le site de l'usine pour la construction des premiers bâtiments. Une équipe d'ouvriers chinois a été présentée aux hommes de média. A leur tête, Gao Xin, DG de Sinoma. A termes, il y aura sur le site 250 ouvriers chinois. Et si tout se passe bien, le premier sac de ciment est attendu pour avril 2014 et la commercialisation du ciment CIMBURKINA pour juin 2014. Le défi que se sont lancés les initiateurs du projet, c'est de mettre dans un délai de 18 mois un centre de broyage de clinker d'une capacité de 650 000 tonnes de ciments par an.
Les principaux matériaux importés du Togo
Le clinker et le gypse, matériaux entrant dans le cadre du ciment seront importés du Togo, où existe une usine du même groupe (Heidelberg Cement), à savoir CIMTOGO. A ces matériaux importés, sera ajouté le calcaire dolomitique, produit à Dandé, dans la région de Bobo Dioulasso.
A en croire les explications du Toussaint Bamouni, le ciment produit avec le calcaire dolomitique est de meilleure qualité que celui produit avec du calcaire. Des analyses faites au Ghana, en Allemagne et aux Etats-Unis le prouveraient.
Mais, les Burkinabè peuvent-ils s'attendre à une baisse du prix du ciment avec l'arrivée des produits CIMBURKINA.
Là-dessus, les conférenciers disent ne pas être en mesure de donner de garanties, invoquant le fait qu'ils ignorent encore ce que sera l'environnement économique dans un an. David Depoutot a également mentionné le problème de coût de l'énergie qui fait que c'est difficile de garantir d'avance des prix inférieurs à ceux pratiqués actuellement (6 000 – 7 000 F CFA le sac de 50 kg). A l'entendre, la priorité c'est d'agir d'abord sur l'offre et la qualité. Ensuite viendra un moment où les prix vont baisser par le jeu de la concurrence.
R.A.S dans les relations avec les populations riveraines
Mais, quid des rapports de la société avec les populations riveraines.
Sur la question, les conférenciers disent ne pas avoir de problèmes particuliers avec les populations riveraines, s'il en existe. Selon M. Depoutot, sa société a déjà indemnisé les 109 familles concernées par l'installation de leur usine.
Pour ce qui est de la manifestation passée des étudiants de Kossodo qui seraient contre l'installation de leur unité, le chef du projet CIMBURKINA assure que cela ne les concernait mais plutôt une société concurrente qui avait voulu s'installer à côté de la cité des étudiants. Depoutot et Bamouni assurent que les dispositions de protection de l'environnement seront prises, conformément au permis qui leur a été délivré par les autorités. Ils ont parlé de filtres qui vont protéger les populations de la poussière, quand bien même, disent-ils, leurs installations ne sont pas de nature à créer des nuisances à la nature puisqu'il s'agit d'une usine de broyage et pas une usine intégrée de fabrication de ciment.
Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net