C'est un fait, les Burkinabè vivent en ce moment au rythme des coupures de courant. Une situation difficile à gérer, et pour laquelle le ministre des carrières, des mines et de l'énergie, Salif Kaboré en appelle à l'indulgence des consommateurs.
En accompagnant le Directeur Général sortant de l'ONUDI au ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale, ce 28 mars 2013, pour son point de presse, Salif Kaboré ne pensait pas s qu'il aurait à répondre à des questions relatives aux délestages. Et pourtant, il a été contraint de se prêter à l'exercice.
Pénalités de retards contre désagréments
La question posée était à la fois simple et embarrassante. Surtout venant de la part d'un journaliste : en quelques mots elle peut être résumée ainsi qu'il suit : ‘'Vu la situation actuelle, estime le confrère, et tenant compte du fait que la Sonabel qui ne respecte pas ses engagements en termes de fourniture de courant, mais n'hésite pas à pénaliser les retards de paiement, les consommateurs doivent-ils continuer de régler leurs factures comme si de rien n'était'' ?
La réponse du ministre est ainsi déclinée : ‘'Ouagadougou n'est pas la seule ville du Burkina à subir les désagréments consécutifs aux délestages. Et le Burkina n'est pas le seul pays non plus dans la sous-région à en faire les frais''. En clair, c'est une situation générale.
Payer ou ne pas payer
Quant à savoir si les consommateurs doivent continuer de régler les factures de courant, le ministre a fait profil bas. Pour lui, il y va de la survie de l'entreprise. Et pour cause, les bailleurs de fonds habituels sont très regardants sur le taux de recouvrement qui doit se situer en moyenne entre 80 et 90 % ; faute de quoi, les décaissements ne pourraient pas se faire dans les conditions optimales.
Par conséquent, l'ex-DG de la Sonabel demande aux abonnés de rester dans une dynamique citoyenne, tout en promettant que tout sera mis en œuvre pour rétablir la situation.
Action en justice pour des demandes en réparation
Rappelons que ce n'est pas la première fois qu'un tel débat se pose. En effet, Il y a quelques années de cela, un professeur de Droit de l'Université de Ouagadougou avait déjà pris les devants en estimant que la Sonabel ne respectait plus les termes du contrat qui la liait aux consommateurs. Il s'était même proposé de réunir toutes les plaintes des clients mécontents, en vue d'intenter une action en justice. De quoi faire réfléchir.
Juvénal SOME
Lefaso.net