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Crise à l'université polytechnique de Bobo : L'Ecole Supérieure d'Informatique fermée

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L'Ecole supérieure d'informatique (ESI) de l'Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso a fermé ses portes depuis le 15 mars 2013. Entre revendications estudiantines et intransigeance des décisions et/ou de l'application des textes par les enseignants, l'ESI a fini par être dans le pétrin.

Vendredi 22 mars 2013, les portes de l'administration de l'ESI sont fermées, les salles de cours de l'établissement vides. Parmi les étudiants de la faculté présents, la plupart savouraient encore le dernier numéro du bimensuel « L'éveil Education » qui proposait dans ses colonnes le film de l'accueil inamical réservé au premier ministre Luc Adolphe TIAO à l'Université de Ougadougou.

C'est dans cette ambiance que nous avons essayé de rentrer en contact avec des étudiants pour avoir une idée de ce qu'ils vivent depuis un certain temps. Sur la dizaine d'étudiants de l'ESI interviewés, personne n'a daigné nous livrer un mot sur la situation. A chaque fois, on nous invitait à attendre patiemment les « bouches autorisées » en occurrence les membres de la corporation de l'Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB) de l'ESI. Après des heures d'attentes, les « bouches autorisées » finissent par parler. Suite aux présentations et autres salutations d'usage le délégué général de la corporation ANEB de l'ESI délègue sont adjoint pour faire la synthèse de la situation

Les faits selon la corporation ANEB de l'ESI

Pour la corporation ANEB de l'ESI, la crise actuelle est la résultante d'un certain nombre de manquements et de mépris. Parmi lesquels, la sanction des étudiants pour avoir respecté un mot d'ordre de la Coordination nationale des élèves et étudiants du Burkina, le non respect des textes du système Licence Master Doctorat (LMD), la non résolution de la plate-forme minimale d'action (PMA) soumis à la direction de l'ESI le 13 février 2013, des problèmes d'infrastructures…

Le cas des étudiants sanctionnés

Le 09 novembre 2011, la coordination nationale des élèves et étudiants du Burkina était en grève. Cette même date était retenue par l'administration de l'ESI pour la composition des matières comme les travaux pratiques d'Algo-Statique en première année, d'Interface homme/machine, de connaissance d'entreprise pour les deuxièmes années.

Sur 38 personnes concernées, aucun n'étudiant n'a composé ces devoirs, conformément au respect du mot d'ordre de grève. Malheureusement pour les étudiants, l'administration de l'ESI n'est plus revenue sur ces devoirs. Approchés, les docteurs M'Bi KABORE et Michel SOME, respectivement directeur et directeur adjoint de l'ESI auraient fait savoir aux étudiants qu'on ne rattrape pas un rattrapage. De même, et toujours selon des étudiants, le directeur et son adjoint trouvent que chacun doit assumer les conséquences de ses actes.

Le non-respect des textes du système LMD

Concernant le système LMD, les étudiants de première et deuxième année de l'ESI, en session de rattrapage au cours de l'année académique 2011-2012 ont été invités à leur grande surprise a composé dans toutes les matières des unités d'enseignement non validées. Dans le système LMD, une unité d'enseignement peut être composée de plusieurs matières.

Par exemple, l'unité langue peut être composée de l'anglais et du français. Un étudiant qui a eu 15 en français et 3 en anglais se retrouve ainsi avec une moyenne de 09/20 dans l'unité langue. Pour les étudiants, en session de rattrapage un tel étudiant devrait composer uniquement en anglais. Et pour cela, il se base sur l'article 13 du système LMD qui se résume comme suite selon eux : « Les sessions de rattrapage ne concerne que les éléments constitués des unités d'enseignements ou l'étudiant n'a pas eu la moyenne ». Ce que l'administration de l'ESI a bafoué en donnant des zéros à des étudiants courant novembre 2012.

Autres problèmes

Non sans revenir sur les conditions de vie et d'étude difficile des étudiants du Burkina la corporation ANEB de l'ESI nous a révélé les difficultés qui minent le bon fonctionnement du département. Pour eux, il est inconcevable qu'étant la plus grande sinon la seule structure de formation publique des informaticiens au niveau supérieur, l'ESI soit peu dotée. Manque de salle de cours, difficultés d'accès à l'internet, suppression du stage obligatoire pour les deuxièmes années…

Les esquisses de solution

Après des rencontres infructueuses avec l'administration de l'ESI, la corporation de l'ANEB a fini par élaborer une plate forme minimale d'action (PMA). Portant sur six points (la reprogrammation des évaluations des sessions de rattrapages du 09 novembre 2012 ; l'application juste et correcte des textes portant modalités d'évaluation dans le système LMD ; le respect strict des libertés d'organisation et de manifestation ; la réinstauration du stage obligatoire dans le programme de la deuxième année et la recherche de stage par l'administration pour tout étudiant en situation de stage obligatoire ; l'augmentation significative des infrastructures d'accueil et leur équipement en matériels didactiques ; l'établissement d'une bonne connexion internet accessible.

Ce document a été remis Le 13 février 2013, à l'administration de l'ESI. A la suite d'autres rencontres infructueuses, la corporation de l'ANEB/ESI passe aux manifestations Les 04, 05 et 06 mars 2013. Le 15 mars, le CESAF annonce la fermeture de l'ESI sans explication. De concertations en concertations, la corporation ANEB finit par adresser une lettre ouverte au président de l'Université polytechnique de Bobo-Dioulasso le 12 mars 2013 sur l'évolution de la situation.

Ampliation a été faite au gouverneur de la région des Hauts-Bassins, au ministère des Enseignements secondaire et supérieur (MESS), au comité exécutif de l'ANEB-Bobo, au comité exécutif de l'Union générale des étudiants du Burkina et (CE/UGEB), et au CCVC/Bobo-Dioulasso. En attendant la corporation ANEB de l'ESI exige, au moins la satisfaction des deux premiers points de leur PMA pour le retour de la sérénité dans le département.

Notons que nous n'avons pas pu contacter l'administration de l'UPB pour se prononcer sur la situation. A notre arrivée, le président Anicet Ouedraogo était occupé par les soutenances (Membre de jury) pendant que dans son cabinet, l'on demandait carrément une correspondance officielle avant d'être reçu.

Ousséni BANCE
Lefaso.net

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