Le marathon judiciaire lancé depuis février 2003 par la Cour pénale internationale (CPI) contre le milicien congolais Mathieu Ngudjolo s'est achevé ce mardi 18 décembre comme un coup d'épée dans l'eau. Du moins, en aboutissant à une « absence de preuves » contre cet homme qu'elle avait pourtant chargé de « crimes de guerre, crimes contre l'humanité et autres meurtres, viols,.. », la haute juridiction ne donne-t-elle pas une nouvelle preuve de son inefficacité ?
L'acquittement de ce « chef de guerre » sonne comme un aveu d'échec pour les 2000 victimes du massacre de Bogoro, village situéà l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Non pas qu'il faille condamner Mathieu Ngudjolo à tout prix. Mais que la CPI mette pratiquement neuf ans pour ne conclure qu'à une absence de preuves, cela manque tout de même de sérieux.
Et cette défaite ne manquera pas d'apporter de l'eau au moulin de ceux qui contestent cette juridiction ou encore la considère juste comme un épouvantail inventé par la communauté internationale pour effrayer des dirigeants non grata et engloutir des millions de dollars sans résultats probants. Pour ne pas perdre ce qui reste encore de crédibilité pour cette institution, la nouvelle procureure gambienne, Fatou Bensouda a intérêt à revoir ses stratégies d'enquêtes avant qu'il ne soit trop tard. En attendant, ce fût un véritable coup d'épée dans la mare de sang dans laquelle baigne la RDC. C'est dommage.
Bark Biiga
Fasozine