Après sa brillante élection, le nouveau maire de la Commune de Ouagadougou, Marin Casimir Ilboudo, a officiellement reçu des mains de son prédécesseur, les clefs de l'hôtel de ville. C'était à l'occasion d'une cérémonie grandiose ce 12 mars 2013, lendemain de son élection à la destinée de la commune.
Brève introduction du Haut-commissaire de la province du Kadiogo, signature des documents de passation de service, discours des maires (sortant et entrant), remise d'écharpe et des clefs de l'hôtel de ville de Ouagadougou, ont été les séquences de la cérémonie marquant le point de départ de la prise de fonction du nouveau maire.
Pour Simon Compaoré, le maire sortant, l'occasion était bien celle à saisir pour s'adresser la dernière fois, dans les arcanes de l'exécutif communal, à la population de la Commune de Ouagadougou. En effet, dira-t-il, « je voudrais vous renouveler à tous et à toutes, ma gratitude et ma reconnaissance pour l'accompagnement dont j'ai bénéficié tout au long de ces 17 années ».
Simon suggère un audit de ses 17 ans de gestion
A l'endroit de ses détracteurs sur d'éventuelles fautes de gestion, le maire sortant lance : « j'ai suggéréà mon ministère de tutelle à travers une lettre que je lui ai adressée la semaine dernière, un audit de ma gestion durant les 17 années pour que l'histoire en prenne acte ».
En attendant cet audit, Simon Compaoré a adressé une lettre ouverte au Secrétaire exécutif du Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC) en réponse à la publication d'un « inventaire des cas manifestes de corruption restés impunis au Burkina Faso (période 2006-2010) », inventaire qui l'épingle relativement à la réhabilitation de l'hôtel de ville de Ouagadougou. Dans cette lettre, le maire sortant affirme « sans verser dans une quelconque auto satisfaction, je pars de la tête de cette ville avec le sentiment du devoir bien accompli, avec la plus grande transparence, l'honnêteté et la loyauté qui ont caractérisé mes 32 ans d'activité au service de mon pays ».
A ses ex-collaborateurs, Simon Compaoré lance une invite à accompagner utilement le nouveau Conseil municipal. « Acceptez, chers amis, chers collaborateurs, mettre vos talents au service de ces hommes et femmes qui héritent de cette redoutable mission, celle de conduire notre capitale bien aimée, vers plus de développement, vers plus de mieux-être pour ses populations ».
A tout le moins, le maire entrant peut compter sur la disponibilité de Simon Compaoré.
Un héritage de plus de 93 milliards de francs CFA
Le successeur de Simon Compaoré, Marin Ilboudo, a tenu à exprimer sa gratitude à la direction politique de son parti, le CDP. A l'endroit du président Blaise Compaoré, c'est une expression particulièrement nourrie de gratitude avec la précision « pour avoir donné sa caution à ma candidature ».
Et à l'entame de sa mission dont il semble mesurer la taille, Marin Casimir Ilboudo dira : « nous ajouterons de la terre à la terre, nous allons poser des actes, nous aurons des résultats pour le bonheur des populations de Ouagadougou ».
A en croire le maire sortant, Casimir Ilboudo et son équipe bénéficient « de 93 milliards et demi dans les portefeuilles de la commune ». Avec cet héritage, c'est entre autres, 44 km de route avec caniveaux et lumière qui doivent être bitumés dans la ville de Ouaga, 84 km de caniveaux qui pourront être construits. De cette somme, 3 milliards sont prévus pour servir à la construction des gares de Ouagarinter, de l'Ouest sur la route à la sortie en direction de Bobo, et de Tampouy.
En attendant de le voir à l'œuvre, le maire entrant, apparemment modeste dans ses propos, confie « Marin Ilboudo, c'est une méthode, Simon Compaoré est une autre méthode. Vous aurez le temps de le comprendre. Mais nous disons que cela consistera à aller essentiellement sur la base d'échanges pour que la participation des citoyens se sente au quotidien ».
Fulbert Paré
Lefaso.net