
751 sous-officiers sont, depuis ce vendredi 20 novembre, prêts à servir la Nation. En fin de formation militaire professionnelle et générale, leur sortie a eu lieu au cours d'une cérémonie présidée par le premier ministre Yacouba Isaac Zida et parrainée par l'archevêque émérite de Bobo- Dioulasso Monseigneur Titiama Sanou.
La 41ème promotion des élèves sous-officiers de la gendarmerie porte le nom de HIEN TIOBOUM (ancien gendarme à la retraite). Au nombre de 751, ils ont reçu leurs épaulettes marquant la fin de leur formation et le début d'une carrière militaire avec pour mission principale : assurer la protection des personnes et des biens. Venus d'horizons divers ce 17 avril 2014, 750 élèves dont 25 filles, auront pendant 20 mois, été« façonnés dans le moult de la loyauté afin de remplir efficacement les missions de sécurité». Un 17 avril que le délégué de la 41ème promotion Aboubacar Traoré au nom de ses camarades dit s'en souvenir encore mais avec fierté. Vingt mois d'insomnies, de fatigues…, couronnées, ce 20 novembre, par cette entrée officielle dans la vie militaire est, confie le délégué, une grande satisfaction. Il a donc donné l'assurance que les connaissances acquises au cours de la formation seront mises au servir de la nation. Aboubacar Traoré n'oublie pas non plus, toutes ces personnes qui de près ou de loin leur ont toujours apporté soutiens et encouragements.
Une première promotion de 750 élèves
« Jeunes gens de la 41ème promotion, vous voilà au terme de votre formation à l'ENSOG. Vous êtes désormais des maréchaux des logis que vous avez tant attendus et rêvés. Sachez que vous êtes la première promotion de 750 a être recrutés. Sachez également que notre pays connait des mutations profondes dans toutes ses composantes. Sachez enfin que les forces de défense et de sécurité et notamment la gendarmerie nationale ont connu les pires évènements de leur histoire, marqués par les attaques des brigades territoriales de gendarmerie de Oursi et de Samorogouan par des individus armés et non encore identifiés et ayant causé la mort de 4 de nos frères d'armes », a d'emblée rappelé le directeur de l'école, colonel Théophile Tago, aux nouveaux sous-officiers.
La sortie de cette 41ème promotion est marquée par un contexte sociopolitique fait des menaces et des défis divers ainsi que d'une forte aspiration des citoyens au respect de leurs droits. « C'est donc dire à quel point, soutient le directeur, la gendarmerie nationale et partant toute la Nation a besoin de vous ». D'où son invite aux nouveaux sous-officiers à faire montre, en toute circonstance, de discipline, de loyauté, de disponibilité, et d'un esprit de sacrifice pouvant aller jusqu'au sacrifice suprême pour répondre à ces attentes. C'est aussi le même message, mais plutôt de paix, que leur a adressé leur parrain Monseigneur Anselme Titiama Sanou. « Sachez que vous êtes aussi un corps d'élite de paix. Travailler dans la vérité qui est la force de la paix, et la paix est à l'origine de la justice », à indiqué l'archevêque, insistant sur le fait qu'ils doivent : « demeurer proches des populations mais quand ils doivent sévir, il faudra rester ferme. Que Dieu bénisse votre carrière ».
Pour une formation de qualité….
De 30 élèves en 1962 à plus de 1500 élèves sous-officiers en 2015, l'école nationale des sous-officiers, après 53 ans d'existence et de loyaux services rendus à la Nation s'accommode toujours des bâtiments de l'époque coloniale. Les élèves, à entendre le directeur, sont logés en partie sous des tentes, leurs repas servis en plein air et la plupart des séances d'instructions se déroulent sous des hangars et salles diverses de la deuxième région militaire. Une situation qui n'est pas sans conséquences sur la qualité de la formation malgré les multiples efforts que le commandement consent. Profitant de la présence du premier ministre et du secrétaire général du ministère de la défense nationale et des anciens combattants, le colonel Théophile Tago dit appeler très respectueusement leur attention sur ces conditions de vie et de formation des gendarmes. Il a, en outre, réitéré la doléance de tout le personnel de voir la reconstruction de l'école sur son nouveau site à Logofourouso, village situéà une dizaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso. L'ENSOG souhaite disposer de véhicules de transport des troupes et d'une ambulance afin de faciliter les déplacements et d'assurer une meilleure couverture sanitaire des activités de la formation. L'Etat, à en croire le Premier ministre prendra des mesures pour renforcer les équipements militaires, étant donné que leur mission dépasse aujourd'hui le cadre traditionnel, au regard de la montée fulgurante du terrorisme.
Bassératou KINDO
Lefaso.net