Battu à la primaire de son parti par la coalition Sanou Seydou et Christophe, Sidi Sanogo, le maire sortant de l'arrondissement de Dafra (aujourd'hui 4e arrondissement) n'a pas voulu faire de vagues. Préférant la victoire de son parti à la sienne. Autrement dit, Sidi Sanogo a respecté les principes de son parti à la lettre.
Ces principes qui veulent que lorsqu'on est battu à la primaire, on ne se présente pas. C'est de la maturité politique pure et simple que rares de militants possèdent encore. Sidi Sanogo est le secrétaire général de la sous-section de son parti. Il était donné favori par presque tous les analystes politiques. A priori, il était le candidat de son parti parce que Sidi Sanogo a fait du travail à la mairie de l'arrondissement de Dafra. Même ses détracteurs, dans son propre parti et dans l'opposition le lui reconnaissent. Mais, ils en ont décidé autrement. Seul contre tous, Sidi Sanogo ne pouvait rien.
Christophe Sanou, qui était son premier adjoint avait déjà juré qu'il doit partir, tout en reconnaissant que c'est un travailleur. Malheureusement, Sidi Sanogo a oublié qu'on n'aime pas les travailleurs. Aujourd'hui, il paie cash cet amour pour le travail bien fait. Arrivé effectivement à la tête de l'arrondissement de Dafra où il a remplacé un certain Sanou Souleymane, Sidi Sanogo avait œuvré au bien-être de ses concitoyens et en a fait ses priorités. D'abord il va s'attaquer à la voirie, principalement dans le quartier Sarfalao (ex-secteur 17) loti sous la révolution et qui ne disposait pas du tout de voirie. Pour faciliter le passage à certains niveaux où il n'y avait pas de ponts, il a organisé les populations et est allé sur la route de Dédougou, négocier et transporter des buses à Bobo. Avant de réussir par exemple à construire un pont digne de ce nom sur la route du village SOS. A la fin de son mandat, on peut bien se féliciter avec lui pour avoir entamé les travaux du grand canal de drainage d'eau dans le même secteur. On peut également se féliciter avec lui d'avoir réussi à faire éclairer des artères du même secteur et d'autres. On peut également reconnaitre le travail colossal qu'il a effectué par l'ouverture de voies dans les secteurs nouvellement lotis. Ensuite, et c'est là où ne l'a pas aimé et pardonné, Sidi Sanogo a travailléà changer l'image de la mairie par la construction de nouvelles infrastructures sur des fonds que certains auraient dilapidés. Enfin, et c'est également le lieu de le dire, Sidi Sanogo n'a pas voulu laisser certains s'emparer des deniers publics. En matière de lotissements et de retrait de parcelles par exemple. C'est là, et surtout là qu'on ne veut pas lui pardonner. Les inspections d'Etat qui ont été commanditées contre lui dans le cadre des lotissements dans les secteurs de son arrondissement l'avaient plutôt félicité pour la qualité du travail fait. Contrairement à ce à quoi s'attendaient ses détracteurs, dans son parti, dans son entourage immédiat et dans l'opposition. Il avait sans doute des défauts, mais sincèrement il a travaillé pour son arrondissement, et surtout pour son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès. Qui, sans doute saura le lui rendre.
C'est donc la tête haute que ce militant convaincu du CDP va quitter la mairie du 5ème arrondissement. Non sans satisfaction. Et à l'équipe de Seydou, on peut tout simplement que lui souhaiter la bienvenue. Tout en ajoutant que remplacer un travailleur comme Sidi Sanogo, commande qu'on fasse mieux que lui. Car, il ne sert à rien de « jurer », d'utiliser tous les moyens pour parvenir à la tête d'un arrondissement alors qu'on ne peut pas y faire du bon travail. Les populations n'attendent que des résultats et ne sauront se contenter de gesticulations inutiles.
Dabaoué Audrianne KANI
L'Express du Faso