
La publication des listes provisoires aux législatives par la CENI a ouvert la voie à des recours contre certains candidats de partis politiques parmi lesquels, des militants de l'UPC. Face à cette question, le « parti du Lion » affiche sérénité et indique s'inscrire dans la dynamique républicaine.
Approché sur la question, le premier responsable national chargé des questions électorales de l'Union pour le Progrès et le Changement (UPC), Nathanaël Ouédraogo, a indiqué que son parti ne trouve aucun problème en cette démarche contre certains candidats de son parti. Ajoutant que l'UPC a, pour sa part également, formulé des recours contre des candidats. « Nous aussi, nous avons déposé des recours contre certains candidats. Donc, nous pensons que c'est normal ; la loi doit être dite et toute la loi. Pour nous, il n'y a aucun problème parce que, nous-mêmes, nous voulons la vérité. S'il s'avérait qu'il y a sur nos listes des gens qui ont soutenu la révision de l'article 37, nous n'allons pas les mettre sur nos listes. Mais, nous pensons que ceux que nous avons mis n'ont pas soutenu la révision de l'article 37 », a expliqué Nathanaël Ouédraogo. S'en remettant à l'institution compétente, le Conseil constitutionnel, pour dire le droit « et tout le droit » conformément aux dispositions en vigueur. « S'il advenait qu'un de nous avait soutenu le projet de révision et que le Conseil constitutionnel venait à l'enlever, nous serions contents parce que nous ne voulons absolument personne ayant soutenu la révision de l'article 37 sur nos listes », a-t-il confié.
Les recours, en « nullité» et en « inéligibilité»
Face aux risques de confusion, le premier responsable en charge des questions électorales a tenu à clarifier que deux juridictions sont actuellement chargées de connaître les contentieux de listes publiées par la CENI (Commission électorale nationale indépendante). Il s'agit du tribunal administratif qui est compétent pour connaître les contentieux sur les conditions de « nullité» et du Conseil constitutionnel pour les cas d'« inéligibilité».
« Il y aura donc des dossiers qui seront au Conseil constitutionnel et d'autres au tribunal administratif », a spécifié Nathanaël Ouédraogo. Un dossier annulé au tribunal administratif équivaut à l'invalidation de toute la liste sur laquelle se trouve le candidat dont le dossier a été invalidé (c'est-à-dire toute la circonscription électorale concernée). Par contre, poursuit M. Ouédraogo, le recours introduit au niveau du Conseil constitutionnel contre un candidat n'entraîne pas l'invalidation de toute la liste, si le candidat en question venait àêtre recalé. En cas d'inéligibilité déclarée par le Conseil constitutionnel, la personne (le candidat en question) est simplement remplacée et la CENI publie dans les meilleurs délais, la nouvelle candidature.
Pour mémoire, l'Union pour la Renaissance/Parti Sankariste (UNIR/PS) a décidé de contester l'éligibilité de 63 candidats aux législatives du 11 octobre 2015. Des candidats au titre du CDP, de l'AFD-RDA, de la NAFA, du NTD, de l'ODT, de l'UPC, du MPP, de l'UNDD et de l'UBN.
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net