Il est très fréquent ces temps-ci dans la capitale burkinabè, d'apercevoir en circulation des véhicules aux vitres partiellement ou entièrement teintées. Ce phénomène qui prend de l'ampleur suscite des interrogations chez nombre de Ouagalais sur les raisons de cette pratique.
‘'Vitres teintées'' ou ‘'vitres fumées'', c'est par ces termes que les Ouagalais désignent cette nouvelle génération de véhicules en circulation au ‘'pays des Hommes intègres''. Mais si les dénominations varient l'idée elle, renvoie à la même réalité. Il s'agit d' « auto » dont les vitres sont en partie ou totalement peintes dans une autre couleur que celle que l'on rencontre d'habitude. Des voitures personnelles aux véhicules de transport en commun, le phénomène concerne visiblement toutes les catégories.
Cette manière de faire rend difficile voire impossible d'apercevoir ou de distinguer les occupants du véhicule en question et ce, même dans la journée. Une situation préoccupante pour certains usagers. « Je ne sais pas pourquoi les gens ont recours aux vitres fumées pour leurs véhicules ; c'est une situation qui personnellement ne me rassure pas. Si tu n'as rien à te reprocher pourquoi faire cela », témoigne un usager.
De façon générale selon le directeur de la Police municipale, Clément Ouango, la loi interdit au Burkina Faso de teinter les vitres des véhicules de particuliers et ceux de transport en commun. « Mais dans ce principe général il y a des exceptions accordées à certains services et personnalités » dit-il. Il s'agit des véhicules des hautes autorités, ceux affrétés au transport des malades comme les ambulances afin de diminuer l'intensité de la lumière à certains moments de la journée. Lorsque des mesures de sécurité doivent être prises pour protéger un individu, l'Etat peut lui donner à titre exceptionnel l'autorisation à cet effet. Hormis ces cas, toute personne qui voudrait le faire doit disposer d'un permis de l'autorité en charge des transports qui juge de la validité des raisons avancées.
Si la règlementation a été respectée jusqu'à une date récente, les choses ont changé depuis quelques années. Les prétextes avancés par ceux qui s'adonnent à la pratique sont entre-autres la mode, la grande luminosité due au soleil, l'insécurité….
« La commune doit prendre un arrêté interdisant le phénomène ainsi qu'une délibération qui fixe les sanctions car le problème, c'est que le contrôle n'est pas systématique comme dans le cas du non respect de la bande cyclable ou des feux tricolores », précise M. Ouango. Et d'ajouter qu'à Ouagadougou l'année 2013 sera mis à profit pour mobiliser les acteurs concernés afin d'arriver au contrôle des infractions ‘'négligées''.
Voro KORAHIRE