La brigade ville de gendarmerie de Boulmiougou à Ouagadougou a animé une conférence de presse, le vendredi 22 février 2013, en vue de porter, à la connaissance de l'opinion publique, les méthodes d'un présumé délinquant sexuel mis aux arrêts.
Atteinte à l'intimité de la vie privée, chantage et cybercriminalité, tels sont les faits reprochés à M. Abdoul Kader, 31 ans, instituteur dans une école primaire de la place. Le présumé délinquant est marié et il est père d'un enfant. A l'occasion du point de presse du vendredi 22 février 2013, le commandant de brigade, l'adjudant Ives Bienvenue Somda, a tracé le film de l'arrestation. Selon lui, la brigade ville de gendarmerie de Boulmiougou, a été informée, le 12 février 2013, par une journaliste d'un organe privé, des agissements d'un individu qui se livrerait à des pratiques portant atteinte à l'intimité de la vie privée des personnes.
Et d'ajouter que la source a précisé que l'intéressé lui aurait proposé de consentir des relations intimes assorties de prises de vues qui seront transférées, par la suite, dans les comptes e-mails de ses amis blancs en Europe. A entendre l'adjudant Somda, le nommé Abdoul Kader a insisté auprès de la journaliste à qui il a fait miroiter que plusieurs jeunes filles ont pu avoir des compagnons blancs avec qui elles vivent actuellement sur le vieux continent grâce à cette pratique. « Ayant reçu cette information, la sous unité de la brigade a ouvert une enquête au cours de laquelle elle a convaincu la source de la nécessitéà prendre rendez-vous avec le suspect dans un motel de la place.
Ainsi, le 13 février 2013 vers 19 heures, une équipe d'interpellation postée au lieu de la rencontre a réussi à mettre la main sur l''individu en question », a-t-il expliqué. De l'avis du commandant de brigade adjoint, Abdoul Kader a reconnu « sans détour » les faits à lui reprochés et a donné des informations précises relatives à cette histoire lors des interrogatoires.
Le mode opératoire en lumière
Dans ses aveux, a confié l'adjudant Somda, le présumé délinquant a fait savoir qu'il a commencé ses agissements en 2009 alors qu'il était gérant de cybercafé et que depuis cette année il a fait en tout une quinzaine de victimes dont des jeunes filles ainsi que des femmes mariés. Et de poursuivre : « il se connectait à Internet et naviguait sur les sites de rencontres à partir de cinq adresses électroniques qu'il animait à lui seul. Sur le premier compte, il faisait croire à ses victimes qu'il est un homme blanc (avec photo à l'appui) qui fréquente régulièrement le Burkina Faso et qu'il est à la recherche d'une Ougalaise pour une relation pouvant aboutir au mariage ».
Ensuite, « après plusieurs échanges avec celles-ci, il leur exigeait l'envoi de photos intimes obligatoirement prises par un homme. Il guidait ses victimes sur son deuxième compte qu'il disait appartenir à un ami et poussait celles-ci à rencontrer ce dernier », a soutenu le commandant de brigade adjoint. Des explications de l'adjudant Somda, il ressort que les filles avant d'accepter les conditions, échangeaient avec « le supposé ami » qui n'était autre que le nommé Abdoul Kader dans le but de mieux connaître leur futur compagnon européen. De même, le pandore a indiqué que l'ami en question les invitait à accepter les conditions et se proposait même de les aider compte tenu de sa parfaite connaissance de l'Européen.
Lorsque, par exemple, l'une des victimes se montrait réticente, a-t-il souligné, cet ami pour l'appâter lui expliquait qu'il a fait des photos similaires pour bon nombre de filles qui se la coulent douce en Europe. « Pour corroborer ses dires, il la renvoyait par la suite aux deux autres adresses fictives de filles burkinabè (toujours animé par Abdoul Kader) qui vivent avec des maris blancs dans des pays européens. Convaincu par les supposées filles burkinabè, la victime finissait par accepter les clauses du contrat et prenait alors rendez-vous avec l'ami du blanc à Ouagadougou qui était naturellement Abdoul Kader », a affirmé l'adjudant Somda. Par ailleurs, il a noté que le présumé délinquant abusait alors d'elle avant de procéder à des prises de vue. « Par la suite, lorsqu'elle transférait ses photos dans le compte du fameux blanc, il accusait réception et rompait le processus en insinuant un changement de continent », a-t-il relevé.
En outre, il a estimé qu'en plus des cinq adresses électroniques, les investigations menées par les gendarmes ont permis de découvrir une soixantaine de photos portant atteinte à la vie privée. Le pandore a précisé que les faits reprochés au mis en cause sont prévus par l'article 371 du Code pénal et qu'il encourt une peine d'emprisonnement ferme de deux mois à un an ainsi qu'une amende de 50 000 F CFA à 1 OOO OOO de F CFA ou l'une de ses deux peines seulement.
Sidgomdé
Sidwaya