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Sécurité alimentaire au Burkina : Mahama Zoungrana se veut rassurant.

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Le ministre de l'Agriculture et de l'Hydraulique, Mahama Zoungrana, présentait ce 19 février à la presse les résultats définitifs de la campagne agricole 2012-2013. Bien que globalement positif, ce bilan pose des questions préoccupantes quant à l'insécurité alimentaire que connaissent certaines régions du pays et annonce, dans le même temps, une sensible hausse des prix à partir du mois prochain. Conscient des enjeux à venir, le ministre a conclu par une série de mesures censées améliorer ou, du moins, stabiliser la situation.

Un bilan « globalement positif »

A en croire les chiffres et les graphiques présentés par le ministre, le bilan agricole 2012-2013 est plutôt réjouissant. En effet, la pluviométrie est excédentaire dans la plupart des régions, les barrages ont quasiment tous été remplis et les perspectives de récoltes ont été jugées assez bonnes sur l'ensemble du territoire. Au niveau de la production agricole, même constat. Grâce aux trois bassins céréaliers (Boucle du Mouhoun, Hauts Bassins et Centre Ouest), on observe une augmentation de la production à hauteur de 33,6% (26,7% par rapport à la moyenne des cinq dernières années) par rapport à l'an passé. Rappelons que ces trois régions couvrent, à elles seules, environ la moitié de la production nationale.

Hausse des prix et insécurité alimentaire

En dépit des données chiffrées et du ton rassurant, l'avenir est loin d'être rose. Pour commencer, La hausse des prix annoncée par le ministre pour le mois prochain risque de faire grincer quelques dents, notamment dans les ménages les plus modestes. Malgré les efforts du gouvernement suite à la crise alimentaire qu'a traversé le pays entre 2008 et 20011 (installation de 53 boutiques « témoins » permettant d'acheter les céréales à moindre coût), l'impossibilité de fixer les prix ajoutée à l'augmentation des coûts de production auront eu raison de toutes les bonnes volontés. En outre, l'insécurité alimentaire pourrait, dès le mois de juin, toucher dix-neuf communes situées dans cinq régions différentes (principalement au Centre et au Nord-Est du pays). En cause, la faiblesse de ces régions en matière de production agricole.

Des mesures ciblées

En raison de ces difficultés, l'Etat a déjà déployé 12,3 milliards de Francs CFA pour le soutien à la production. Parallèlement, la formation des producteurs a été renforcée, en particulier auprès des femmes. Concernant l'avenir, le Comité de Prévision de Sécurité Alimentaire a formulé quelques mesures susceptibles d'améliorer la situation. Parmi elles, l'accélération de la reconstitution du stock national et du stock d'intervention, la poursuite de l'opération « vente à prix social » dans les communes à risque ainsi que le maintien des « boutiques témoins » dans les villes de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso afin d'atténuer les difficultés alimentaires chroniques dans les zones urbaines et périurbaines. Il ne reste donc plus qu'à espérer que ce type de mesures puissent aussi s'appliquer au reste du pays.

Grégoire Bazié et Pierre Mareczko (stagiaire)

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