Au moment où nos étalons, après une fantastique chevauchée au pays de MANDELA viennent de louper la dernière marche du podium de la 29 ème Coupe d'Afrique des Nations, mais « brisant la fatalité» pour se tailler la place de vice-champion, le chef de l'Eglise Universelle, Sa Sainteté le Pape BENOÎT XVI, a annoncé ce mercredi 13 février 2013 sa démission.
Historiquement, l'avant-dernière démission d'un pape remonte en 1294, celle du Pape CELESTIN V et la dernière en date avant celle de BENOÎT XVI est celle du Pape Grégoire XII, en 1415.
Faut-il se réjouir d'une telle décision de BENOÎT XVI ? La réponse est bien évidemment NEGATIVE pour la grande majorité des 1,2 milliards de catholiques au monde.
Parce que l'Eglise, famille de DIEU n'est pas une Institution au sens de la République, cette démission ne pouvait, a priori, réjouir les membres de l'Eglise Universelle, celle de la grande famille du Christ DIEU même si, sur le plan de la rectitude juridique, le droit canon prévoit clairement les conditions dans lesquelles le pape peut renoncer à sa fonction. C'est ainsi que le Code canonique de 1983 élaboré sous la papauté de Jean-Paul II évoque la notion de « renonciation ». La démission du pape est donc prévue par l'article 332 dans le Code du droit canonique.
Cet article 332 du Code du droit canonique précise que « s'il arrive que le pontife romain renonce à sa charge, il est requis, pour la validité, que la renonciation soit faite librement et qu'elle soit manifestée, mais non pas qu'elle soit acceptée par qui que ce soit ». Le Pape étant, pour les catholiques, le représentant de DIEU sur terre, aucune honorable personnalité humaine ne pourrait recueillir ou consentir à sa démission. La décision de démissionner doit être prise librement…
Et, c'est en application de cette disposition canonique que le 28 février 2013 prochain, la démission du Cardinal Joseph RATZINGER deviendra définitive, ouvrant ainsi la porte à l'élection d'un nouveau pape qui devrait être désigné pour Pâques, le 31 mars, après un conclave qui sera tenu nécessairement dans les 15 à 20 jours qui suivront cette démission annoncée.
Au-delà de l'absence nécessaire d'un quelconque jugement de valeur sur cette démission-renonciation papale, il convient de saluer le courage, l'abnégation mais surtout, l'humilité du Saint-Père. Les évêques nigéro-burkinabè se sont officiellement exprimés clairement sur la démission annoncée du pape et il faut se réjouir de leur prise de position rapide destinée à informer légitimement la grande famille des catholiques.
Le Secrétaire Général de l'ONU, Ban Ki-Moon a souligné« l'engagement profond » du pape Benoît XVI. Selon son porte-parole, M. Martin NESIRKY, Ban Ki-Moon « apprécie l'engagement profond du pape Benoît XVI en faveur du dialogue entre religions et sa volonté de relever les défis mondiaux que constituent la réduction de la pauvreté, la lutte contre la faim et la promotion des droits de l'homme et de la paix ». Il espère que « la sagesse qu'il a démontrée pendant son pontificat sera un héritage sur lequel bâtir davantage encore de dialogue et de tolérance ».
Le président américain, Barak OBAMA a exprimé ses « remerciements » et ses « prières » au pape « de la part des Américains partout dans le monde ». « J'ai apprécié le travail que nous avons effectué ensemble ces quatre dernières années dont certaines mesures politiques, notamment en matière de contraception, ont créé des frictions avec les institutions catholiques américaines ».
Le Président français, François HOLLANDE, a déclaré : « Je n'ai pas de commentaire particulier sur cette décision, qui est éminemment respectable et qui fera qu'un nouveau pape sera choisi…La République salue le Pape qui prend cette décision mais elle n'a pas à faire davantage de commentaire sur ce qui appartient d'abord à l'Église. C'est une décision humaine et une décision liée à une volonté qui doit être respectée. »
Pour sa part, le Grand Rabbin de France, Gilles BERNHEIM, qualifie de « décision digne et très courageuse » la démission du pape BENOÎT XVI.
Pour Mme Bernadette CHIRAC, l'épouse de l'ancien président par déclaration précise qu'« il serait souhaitable que ce soit un pape d'Afrique Noire ou d'Amérique du Sud ».
Quoi qu'il en soit de tous ces avis élogieux sur le souverain pontife, il faut simplement espérer qu'une telle « démission-renonciation » inspire certains dirigeants, notamment africains car, si des dirigeants célèbres comme feu le guide libyen, KADHAFI, l'ancien président égyptien, MOUBARAK ou encore le fuyard tunisien, BEN ALI et, dans une moindre mesure, l'ivoirien GBAGBO, pensionnaire du Tribunal Pénal International, ou le « prolongateur » nigérien déchu, TANDJA avaient eu cette sagesse de la « démission-renonciation », du temps de leur « gouvernance », leurs peuples auraient pu faire l'économie de tant de souffrances endurées.
Hélas, la dérive théocratique du pouvoir semble « aveugler » certains dirigeants africains au point que cette sagesse salvatrice leur échappe cruellement et malheureusement.
Espérons ensemble, afin que ce début de carême catholique renforce davantage la sagesse du Saint-Père et que ce bel exemple d'humilité et de courage inspire vivement certains dirigeants de ce monde. Souhaitons enfin, que la voix de tes enfants, Seigneur, qui résonne sur la terre monte vers toi comme un encens, en espérant que le nouveau souverain pontife soit issu du continent africain à la sortie du prochain conclave.
Paul KÉRÉ, Avocat